Guerre au Yémen : les États devraient cesser leurs livraisons d’armes

Le rapport du Groupe d’éminents experts internationaux et régionaux sur le Yémen, intitulé : « Une nation abandonnée : un appel à l’humanité pour mettre fin aux souffrances du Yémen » a été présenté devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies le 13 septembre 2021. 

Le Président du Groupe d’éminents experts, M. Kamel Jendoubi a répété que

« toutes les parties au conflit se livrent à des violations et les États tiers, s’ils souhaitent y mettre un terme, devraient cesser leurs livraisons d’armes ».  

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a pourtant plusieurs fois réclamé aux parties engagées dans cette guerre le respect du droit international auquel ils sont engagés.

Faisant échos aux demandes de nombreuse ONG, dont Action Sécurité Éthique Républicaines (ASER) le Groupe d’éminents experts réitère sa demande auprès des États et des organisations régionales et internationales de :

« Prendre toutes les mesures raisonnables pour assurer le respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme par toutes les parties au conflit, notamment en cessant de fournir des armes et un soutien militaire aux parties. »

Alors que les regards de la communauté internationale restent fixés sur le sort dramatique du peuple afghan, la guerre du Yémen semble occultée par les médias en France. Le sort des femmes et des filles yéménites n’apparaît pas être à la hauteur des nombreuses voix qui se dressaient pour défendre le droit des femmes, de toutes les femmes. 

ASER[1] est devant le conseil d’État pour demander l’application direct des articles 6 et 11 du traité sur le commerce des armes des Nations Unies, dont la France est partie, afin d’obtenir la suspension des transferts d’armes du gouvernement français vers la coalition des pays dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis responsables de ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Après plus de 6 ans de guerre, plus de 230 000 morts et des millions de personnes qui garderont à vie des séquelles tant psychiques que physiques, il n’est plus possible pour le gouvernement français d’affirmer qu’il ne savait pas. C’est un discours que nous avons trop souvent entendu et comme dans le génocide du Rwanda, ASER pense que la complicité des responsables français est une question suffisamment sérieuse pour être examinée par la justice internationale.


[1]Avec l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, Action contre la faim, Médecin du monde et Salam4Yemen

ASER est membre du Réseau d’Action International sur les Armes Légères (RAIAL). ASER est accréditée aux Nations Unies.

Pour d’autres articles sur ces questions, consulter le blog : Armer Désarmer