Le Président Macron reçoit Mohamed Ben Salam responsable de crimes de guerre au Yémen

La France doit cesser d’exporter des armes qui servent à de graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire

Ce dimanche 8 avril 2018, le Président de la République française accueille le prince héritier Mohamed Ben Salam, dont le pays l’Arabie Saoudite dirige une coalition de 8 Etats – Bahreïn, Egypte, Emirats Arabes Unis, Jordanie, Koweït, Maroc, Soudan – qui bombarde chaque jour les populations civiles du Yémen.

Malgré les alertes des Nations Unies et de nombreuses organisations non gouvernementales, les parties engagées dans cette guerre ne respectent pas les principes de base des Nations Unies sur le recours à la force, ni les droits de l’Homme et le droit international humanitaire. Cette guerre a engendré plus de 10 000 morts et plus 54 000 blessés. Aujourd’hui encore, plus de 22,2 millions de personnes sont dans une situation humanitaire grave et plus de 11,3 millions dans une urgence humanitaire absolue[1].

Action Sécurité Éthique Républicaines (ASER), qui est extrêmement préoccupée par l’utilisation d’armes françaises, a demandé au Premier ministre la suspension immédiate des transferts d’armes en direction des pays de la coalition. ASER se réserve le droit de saisir la juridiction administrative si le Premier ministre fait le choix d’opposer un refus à cette demande de suspension. Celle-ci s’appuie sur l’article 6 du traité sur le commerce des armes des Nations Unies, dont la France est partie qui engage les Etats à suspendre l’exportation des armes ou de ces biens

« qui pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l’humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil et protégés comme tels, ou d’autres crimes de guerre tels que définis par des accords internationaux auxquels il est partie ».

Les déclarations de Florence Parly, ainsi que de Patricia Adam[2], indiquant qu’elles ne savaient pas que les armes françaises pouvaient servir au Yémen, sont inaudibles. En effet, depuis l’intervention dans la guerre au Yémen de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, ASER n’a eu de cesse de les alerter.

Pour d’autres articles sur ces questions, consulter le blog :Armer Désarmer

ASER est membre du Réseau d’Action International sur les Armes Légères (RAIAL). ASER est accréditée aux Nations Unies.

Pour soutenir ASER: https://aser-asso.org

[1] https://reliefweb.int/report/yemen/yemen-humanitarian-bulletin-issue-30-28-january-2018-enar

[2] Ancienne présidente de la commission de la défense de l’Assemblée nationale